dimanche 5 juin 2005

Le jour ou Hollande a tué le PS - Par Herrison26

Je poste cette réaction de Herisson26 (commentaire de l'article précédent) car il offre un point de vu de Noneur en opposition à mon point de vu de Ouineur, ce qui est intérressant.

Et voilà... Pour moi, j'ai plutôt l'impression que cela va accélérer l'explosion du PS. Hollande n'a une fois de plus rien compris : la question posée aux électeurs PS il y a six mois et la question posée à tout le monde le 29 mai ne sont pas la même. Lors du référendum interne, les électeurs n'avaient pas le texte sous les yeux et ont donc répondu à une question de principe : «Voulez-vous d'une constitution européenne ?» Le 29 mai, ils avaient le texte et on répondu à la question concrète : «Voulez vous de cette constitution européenne ?»
La première fois, ils ont répondu oui, car la majorité des socialistes est attachée à la construction européenne (et, contrairement à certains autres «nonistes», ils n'ont pas des boutons à la simple idée d'une fédéralisation de l'Union). La seconde fois, ils ont répondu non, car la majorité des socialistes n'aime pas qu'on favorise le fric au détriment du peuple (je schématise, c'est plus compliqué, mais j'ai que dix minutes).

Les sondages «sortie des urnes» le confirment : les mêmes qui ont voté à plus de 60% oui au référendum interne ont voté à 60% non au référendum sur le traité instituant (entre autres - ndh) une constitution pour l'Europe.

En fin de compte, c'est donc Hollande qui a montré, par son acharnement à s'attacher au premier résultat, qu'il n'avait pas compris ses propres électeurs. Il aurait pu l'admettre, faire le gros dos et laisser courir ; mais non. C'est qu'il a pris le résultat comme une baffe dans sa face d'endive cuite, le François. Alors, il a voulu que des têtes tombent, des têtes que le résultat final a pourtant montrées plus proches des vrais électeurs que Hollande lui-même.

Au final, oui, le PS va éclater. Grâce à Hollande.
Une part de la troupe va rester "PS", avec Hollande et les ouistes, une autre part va, soit fonder un nouveau parti (on pourrait l'appeler, je sais pas, moi, SFIO ;)), ce qui est l'option positive, soit s'éclater entre partis existants (radicaux de gauche, verts, PCF et peut-être LCR), ce qui nous garantirait d'arriver en ordre complètement dispersé en 2007.

Au final, on va arriver à continuer avec un homme de l'UMP, pourtant grillé, cramé, brûlé depuis plusieurs années, uniquement parce que, quand vous mettez deux gauchistes ensemble, au bout de dix minutes, vous avez trois partis.

(Le) Herisson26

2 commentaires:

Eleken a dit…

Seul un individu de fort charisme pourrait à nouveau fédérer la gauche populaire... Mais cet homme n'existe plus.

Eleken a dit…

malheureusement le Facteur sonne toujours 2 fois...

Je ne pense pas que Besancenot soit crédible (en tout cas a mes yeux), il a trop le relent de révolutionnaire aveuglé par un idéal... un peu comme les islamistes