jeudi 31 mai 2007

mercredi 30 mai 2007

Misère de guerre

Au sommet de la montagne je me suis retourné sur mes troupes. L'air était glaciale et parcourait mes hommes, les faisant trembler dans leur armure de bronze. Leur masse s'étendait jusqu'au pic de Misère et au-delà. Leur nombre avait grossit durant la marche forcée qui nous avait mené ici, les paysans et hommes valeureux de tous villages se joignant à notre cause. Ils constituaient maintenant la majorité de l'arrière garde. J'ai regardé alors à nouveau devant moi. Loin au Sud, sous les nuages qui léchaient mes pieds, je savais que là s'étendait son domaine, la terre que j'étais venue prendre par la force. Je suis tombé à genou, et devant tous mes hommes je me suis plié et j'ai prié. J'ai prié pour nos âmes et celles de nos ennemis... Pour la plupart des enfants à peine devenu des hommes... Comme les miens. La guerre est une horreur, mais aujourd'hui nous n'avons pas le choix. Nous devons gagner quoiqu'il en coûte !

--- Eleken, en mal d'espoir

mercredi 23 mai 2007

La guerre des Hemicrania - 3

« La cerise c’était le gâteau. Du gâteau madame la cigogne… Oui comme vous dites, stupide ! Stupide est le clerc qui le soir venu cour la rue à recherche de la perversion. » Me lança le révérant Orange, les yeux gros et la moue affirmative. Moi, pauvre enfant de sept ans, que pouvais-je dire ? Le vieil homme était manifestement fou, mais je ne devais pas le contredire, ainsi était-il écrit au-dessus de sa porte la phrase implicative : « À toi qui regarde le vieil Orange, ne change pas son chemin d’aucune manière car le Rouge pourrait alors te prendre la vie ». Franchir cette porte n’avait pourtant pas été une mince affaire. Et maintenant que je suis dans cette petite cellule grise, que faire ? Des heures d’essais infructueux, comme des années s’écoulant dans le noir, je m’étais heurté à une simple question. « Comme s’ouvre ce qui ne s’ouvre ». Et oui, car en ce lieu de perversion malsaine, la logique était une notion abstraite et pénétrer cette pièce je ne savais pas faire… Alors j’ai tourné en rond jusqu’à ce que tout à coup je traverse la porte… Je comme à comprendre. Je savais, quelque part, je le savais que le révérant Orange symbolisait plus qu’il n’existait. Tout cela c’est dans ma tête ! Oh Seigneur ! Oui je me rappelle vaguement, j’étais penché sur le bac de linge en train de chercher une paire de chaussettes encore mettables en l’état… Je… Je n’ai pas sept ans. « Qui êtes-vous ? » Demandais-je au révérant sur une soudaine impulsion. « Je suis la couleur du doigt du ciel », me répondit-il. Évidement, tout ceci était sans sens aucun, j’avais à la fois la sensation de connaître cet endroit tout en étant incapable de savoir où j’étais. Si je n’ai pas sept ans, pourquoi suis-je si petit ? Toutes les questions, mais aucune réponse ne traînant par terre…
Alors, l'ombre immonde revint... Et je sus où je me trouvais...

La guerre des Hemicrania.
La cerise orange.

mardi 22 mai 2007

... Potence

Il n'y a pas dans le pire travaux,
Cette construction de l'échafaud,
La mort qui prend l'enfant,
D'un pas vers une vie de néant.

Nous n'avons rien à gagner,
Mais aussi rien à perdre,
Dans l'explosion de la misère,
D'une âme pour un macchabée.

--- Eleken

lundi 21 mai 2007

La guerre des Hemicrania - 2

Je marchais, cadençant mes pas sur ma respiration, de manière précipitée.

Les pavés de couleur, allant du beige au gris foncé, défilaient sous moi comme un vol de pigeons des villes. Je relevais les yeux, il n’y avait pas d’espoir à l’horizon, il n’y avait plus de lumière dans ma vie… Elle m’avait quitté. Comme une porte de prison, la solitude s’était refermée sur moi et m’emprisonnait dans la redondance de mes pensées abjectes et morbides. Combien de fois ces derniers jours j’avais pensé à le faire. Prendre le temps, acquérir le courage. Peut-être que si je le faisais, les autres verraient à quel point ils avaient tenu à moi. Sûrement, sûrement que si je disparaissais, sordidement, violement, les gens se souviendraient combien en fait ils m’aimaient. Je pensais beaucoup à tout cela ces derniers temps de solitude et à chaque fois je finissais mes pensées par une laconique illumination de stupidité. Ces gens, qui aujourd’hui ne me manifestaient pas la moindre compassion, n’en manifesteraient pas plus demain quand je serais mort. Oh bien sûr, ils viendraient tous aux nouvelles, échangeraient des potins, des anecdotes sur moi. Mais sur la somme, combien viendraient se recueillir sur ma tombe, combien penseraient encore à moi dans un an. Je n’étais même pas sûr que ma propre mère pense encore à moi dans un an, tout occupée qu’elle sera à chérir sa première petite fille, ma nièce à naître des entrailles de ma sœur… Ma sœur si, je crois qu’elle pensera encore à moi. Ma sœur et moi n’avons jamais vraiment entretenu des relations très étroites, nous avons grandi dans la rivalité sans jamais être vraiment très proche… Et pourtant, c’est probablement le membre de ma famille dont je sois le plus proche, et dont je regrette le plus de ne pas être assez proche. Elle se rappellera de moi, ne serait-ce que parce lorsque nous étions plus jeunes c’est moi qui me chargeais de nous protéger des disputes des parents. Pourquoi, aujourd’hui, jour de pluie plus qu’un autre, je me perds dans ces considérations, pourquoi ce jour ne puis-je plus affronter ma vie ? Parce qu’aujourd’hui j’ai le sentiment d’être seul, loin de tout, loin de mes amis, loin de ma famille… Je ne suis qu’une statistique, un homme perdu dans la folie des grandeurs parisiennes, arraché à son petit pays du sud par les aléas de son existence, par ses choix et ses erreurs. Je suis un homme qui croit que le bonheur existe, qui parfois l’a possédé mais qui, comme beaucoup, n’a pas su le garder. J’ai mal en ce jour de mai, alors je pleur sur moi-même, je souhaite la mort, je veux la mort… Et pourtant je ne lui ouvrirais pas même si elle vient frapper à ma porte… Je dois me battre, pour moi, pour vous, pour elle… Tu es partie, mais cela ne veut pas dire que je ne dois plus te protéger… Non ! Arrête donc d’être si stupide ! Elle est partie, elle ne reviendra pas… Mais je dois me battre, pour les hommes, pour mes choix, pour ma famille, pour moi… Pour moi…

Un oiseau s’est envolé à mon passage, je change de trottoir. La pluie continue de tomber dru sur mes épaules recouvertes d’un manteau de cuir et sur ma tête nue. De mes cheveux, ruisselle toute la beauté de la nature qui s’exprime. J’aime sentir le contact de la pluie sur mon corps, j’aime avoir froid de la pluie, sentir ses doigts fin et habile se glisser par le moindre interstice de mes vêtements et venir caresser ma chair. La porte de mon immeuble se profile devant moi, sombre parmi les ombres. Je compose le code et rentre dans le hall. C’est fini, tout est fini… La marche est terminée. À cet instant je décide que ma vie, elle, doit commencer. Mon nom est Alexis, mais ce n’est pas mon nom, ne l’oubliez jamais. Je suis un enfant et j’ai toujours eu l’impression que mon rôle dans ce monde serait important. Aujourd’hui je comprends que c’est à moi de faire que le rôle de mon existence soit important. Je ferme violement les paupières et les presse de toutes mes forces jusqu'à ce que des éclairs de couleurs jaillissent. Je contemple le rouge et danse avec lui.

Cette couleur qui en mon âme palpite et vit.

La guerre des Hemicrania.
À l’aube.

mardi 15 mai 2007

...

Dans cette guerre que je mène,
Contre du rouge la reine,
Se monte à mon coeur,
C'est horrible peur.

Dans le ciel,
Les vestiges du miel,
Qui aux quatre vents s'échappent,
Vers le feu, la souffrance écarlate.

--- Eleken,
Le temps est finit

lundi 14 mai 2007

La guerre des Hemicrania - 1

Il rampait sournoisement sur le bois, son corps ondulant d’un coté puis de l’autre pour accompagner son mouvement. Ses multiple yeux lui permettait de voir dans toutes les directions, et si cela ne suffisait pas, ses sens télépathiques lui permettait de repérer n’importe qu’elle intelligence se trouvant à proximité, humaine ou animal. Et précisément, c’était une intelligence humaine qui l’attirait. Claire et précise elle évoluait à seulement quelques mètres sous lui. Le temps passa, la patience était le maître mot du maître. Il percevait en permanence ses ordres et les mouvements de ses autres membres via leur connexion mentale. L’hemicrania, de seulement quelques centimètres ressemblant à un immonde insecte surmonté de pics noir, s’approcha du bord de la poutre sur lequel il était monté. Il vit enfin, de ses yeux, la créature qu’il traqué et dont il sondait l’esprit depuis de longues heures. Cette dernière s’affairait juste sous lui. Il rampa sous la poutre, détacha ses pattes de devant du bois, n’étant plus retenu que par celles de derrière. Il visa patiemment, attendant que les oscillations de son corps cessent, et se laissa tomber…

--- Eleken, extrait de mon prochain projet

vendredi 11 mai 2007

La mort de…

C’est pourtant là monsieur l’agent, je vous jure, c’est ici… C’est ici que ma pauvre amie est morte, la vie s’en est écoulée et au ciel elle est montée. Mais je ne comprends pas, non je ne comprends pas. Pourtant c’est ici je vous le jure. Ici, entre le verbe et le cœur, que mon amie est morte. Elle n’avait pas d’adjectif assez beau pour la qualifier. Non pas que sa plastique fût parfaite, non s’en faut, mais pas quelconque. Une superbe succession de lettres avec phonème et sons chantants. C’était dans la beau de son regard, par les boucles et les droites de ses formes, que passait son message. A seigneur, maintenant que je l’ai perdu, je ne sais plus comment vivre, comment m’accorder, comment me compléter. Au diable les sujets, au enfers les verbes, si ce n’est mon amie, jamais plus je me laisserais fondre dans une phrase.

Ce à quoi l’agent orthographe répondit froidement que sans corps, le crime n’était pas avéré. Sans encre pas de mot, sans mot pas de mort. D’autant plus que le mot dont je lui parlais, il n’en avait jamais entendu parler… Quel étrange mot, quelle drôle de combinaison marmonnât-il seul dans sa barbe. Rouge, un bien étrange son pour un féminin.

--- Eleken,
A son inspiration essouflée.

mercredi 9 mai 2007

Le rêve est mort

Comme toute chose à une fin,
J’ai cessé de chanter ce refrain,
Celui de chaque jour d’été,
Laissant place à l’hiver givré.

Si la mort était une libération,
Mais ce sont des chaînes encore plus fortes,
Qui enserrent le cœur de ma passion,
Pour une raison, la vérité est morte.

--- Eleken, ci-gît le temps passé

lundi 7 mai 2007

...

Il y a des jours sans,
Où pour un instant,
Je souhaite mourir,
Plutôt que de périr.

Il est trop loin l'espoir,
D'un nouveau jour revoir,
Ce rire monter au ciel,
Et sentir ce goût de miel.

--- Eleken, vraiment un putain de lundi noir
:o(

...

Il fut un temps de rire,
Une minute de bonheur,
Il y faisait bon sourire,
Dans mon jardin, cette fleur.

Aujourd'hui je le sais,
Cet instant m'est volé,
Je ne peux que redire,
Sans espoir pourquoi vivre.

--- Eleken, face à La question existentielle ...

...

Quand petit à petit s'éfface,
Ce destin que je trace,
Il m'en faut du courage,
Pour ne pas laisser exploser ma rage.

J'ai de la misère dans le coeur,
Et dans mon âme la peur,
De perdre pour la vie,
Le partage de ton esprit.

--- Eleken, ... sud je vais bientôt revenir

...

Oyez le mensonge,
Vois comment je suis,
Je ne suis pas immonde,
Seulement ton ami.

Alors quand je me heurte,
Au mur des pleures,
Je n'aime pas ce que je ressens,
Un triste sentiment.

--- Eleken, jour de pluie

vendredi 4 mai 2007

Rêve un autre jour

L'enfer de l'immonde,
Se heurte à la folie,
D'une âme pour un monde,
Un souhait pour une vie.

S'il n'y avait la haine,
Peut-être pourrait-je croire,
Que n'existe la peine,
Mais ce monde est sans gloire.

--- Eleken, lisière de misère

jeudi 3 mai 2007

L'été approche

Sous couvert de fronde,
Je sais que j'aime ce monde,
Sa nature pittoresque,
Qui fait de ma vie une arabesque.

Je ne m'en plaints pas moins,
D'être seulement un homme,
Avec un coeur de môme,
Et un esprit au lointain.

Eleken, aujourd'hui c'est bien.

mercredi 2 mai 2007

La raison du Niahaukar

Dans l’obscurité, aux confins du monde, se pressait une chose immonde. Le premier des Niahaukar, le dernier des créateurs du vide, les démons de raison. Il hurlait et gesticulait dans le noir, qui est son origine, car le temps s’écoule et que l’eau roule, car le soleil brûle et les étoiles réchauffent nos cœurs. De l’humanité méprisée, il ne souhaite que la fin, car alors il pourra mourir et renaître, combler le temps et détruire l’espace. Il sera alors libre, libre dans le vide, débarrassé de la contrainte et de la conséquence. Faites attention, vivez dans l’obscurité et oubliez la lumière des sentiments. Oubliez la pasion, car sinon le Naihaukar vous trouvera, et il se pourrait bien qu’il mette fin à votre souffrance d’une vie sans passion…

Des mots, juste des mots

Rêve aux corbeaux

Je suis blessé dans mon âme,
Comme un coeur en pagaille,
Comme un corbeau, j'ai mal,
De la fissure et la grisaille.

Même s'il y avait encore un temps,
L'espoir est torturé chaque instant,
Par la vue d'un être de raison,
Qui a perdu sa belle compassion.

--- Eleken, et un jour minable de plus.