vendredi 29 février 2008

Citation du jour

"Si le prénom de Dieu, c'était Raymond...
J'aimerais bien m'appeler Raymond"

--- Eleken,
Going to Lyon tonight :o)

samedi 23 février 2008

Infernal

Le feu, le bois brûle dans l'âtre, écoulant dans la pièce cette chaleur suffocante qui me prend la gorge. Qu'est-ce que je fais là, me suis-je demandais encore une fois ? Qu'est-ce que je suis venu chercher ici ? Il n'y a rien ici. Une moquette épaisse, d'un vert émeraude recouvre le sol. Des tentures descendent le long des murs à l'unisson des rideaux qui me masquent les fenêtres. Ils avaient dit que l'enfer n'était pas chaud. Alors pourquoi suis-je ici ? La peau irisée de souffrance, scarifiée d'horreur... Le meurtre... Voilà ce qui m’a conduit ici. Sa peau était devenue écarlate, cramoisie, presque noire, pendant que je cherchais vainement à relâcher mes doigts de son cou, pendant qu'elle cherchait désespérément à reprendre sa respiration. Pourquoi lutter ? Contre la pulsion ? Contre la haine ? Contre la mort ? Alors même que sa trachée venait de ceder sous la puissance de mes mains... Alors même que mon esprit disséquait mon acte avec la froideur d'un légiste... Ce regard mort... Ce regard éteint... Cette pièce... Elle est grande, peut-être quarante mètres carrés... Mais il n'y a aucune sortie... Chaque fois que j'essaye de balayer un rideau, va vue s'obscurcit et je m'en éloigne sans comprendre... Il y a une porte, mais la poignée n'offre aucune prise... Des sorties, des moyens de m'échapper de cet enfer... J'en suis entouré... Mais aucune n'est vrai... La seule chose qui soit vrai, c'est le feu... Ce feu que je respire, ce feu qui respire... Qui consume ma peau... Qui fait roussir mon corps... Combien de temps ? Depuis combien de temps suis-je dans cette pièce... Un été... Un printemps... Plus d'hiver... Un siècle... Mille... Je sais... Je ne sais pas... Ceci est ma prison... C'est là qu'est mon enfer... Cette pièce entre les murs de mon esprit, avec pour seule compagnie moi-même... Moi... Moi... Mon enfer... Ma prison... J'ai cessé de hurler il y a longtemps... J'ai oublié depuis combien de temps... Ici... Il n'y a ni jour, ni nuit... Seulement le crépitement du feu, la chaleur suffocante qui m'empêche de dormir... Et la peur comme seule amante... La peur que cela ne finisse jamais, que je sois vraiment condamné à l'enfer éternel...
Je redresse soudainement la tête... La poignée de la porte est en train de tourner... Je me précipite... Non ! Je retire tout ce que je viens de penser... Je ne veux pas savoir ce qu'il y a hors de cette pièce... Depuis trop longtemps je suis enfermé ici... Je ne veux pas... Je ne veux pas ! JE NE VEUX PAS !!! Mais irrémédiablement, sans qu'aucune force dont je dispose ne soit suffisante, le pommeau de la porte tourne entre mes doigts nimbés de sueur...
Et la porte s'ouvre... Et je hurle... Je hurle... Je hurle...



--- Eleken,
Un petit bout de texte pour passer le temps même si je suis vraiment dèche d’inspiration depuis quelques semaines (cerveau en congés ski probablement :op)
Et puis, moi j'aime pas les experts à Miami, sont moins bon que les autres,
Bordel pour une fois que je fais une soirée télé... Ben que de la merde et rien au ciné du coin (parce que les cinémas à Versailles, ça pu)
bon et ce texte sur les chats qu'a (à peine) avanvé, il devrait être finit dans les temps :o)

mardi 19 février 2008

In utero

Je regarde par la fenêtre du train, chaque matin, et c'est le même paysage qui passe, les mêmes gens qui s'assoient, le même ciel que je vois. C'est une forme de ras-le-bol qui me prend ce matin aux trippes. Qu'est-ce que je fous là ! Qu'est-ce que je fais là ? Si ma vie se résume à prendre le train le matin, travailler toute la journée, prendre le train le soir, espérer le week-end, le voir passé, voir le travail revenir, attendre les vacances, les voir passer... A quoi ça sert ? Je n'attends plus rien de cette existence ? Pourquoi la vivre ? Conditionné ! Me crache mon esprit, je suis conditionné à ne pas me rebeller contre l'esclavage de mon esprit par un système que plus personne ne domine. Ce système qui nous montre un président, puis un autre, les définissants systématiquement coupables de la situation... Des hommes, des coupables, qui n'ont pas plus de pouvoir sur ce pouvoir entropique que moi-même. Le choix du collectif, le suicide collectif, voilà le choix de notre société, le reflet de mon âme, ce qui corrompt mon esprit... Demain, je partirais... Tous les jours je me dis que... Demain je partirais... Un monde meilleur, un autre temps, une autre chance... De changer... De vivre et de survivre, de corrompre et de revivre, de rompre et de sourire... Demain je partirais, car de cette vie, je n'ai plus l'envie.

--- Eleken,
regardant à travers la vitre sale d'un wagon de RER,
respirant l'air putride déjà respiré par 1000 autres personnes

mardi 12 février 2008

Extrait 2 - Le massacre d'Albert Croyant

Cette histoire, nous nous la racontions en chuchotant, cacher dans l’angle de la cour d’école, pour que le maître ne nous voit pas. Nous étions un petit groupe d’enfant, pas vraiment des amis, mais nous venions tous du même village. Nous nous racontions l’histoire pour nous faire peur, mais je crois au fond de moi, qu’aucun de nous n’y croyais réellement. C’était une sorte de fantasme enfantin, un défit que d’en parler, que de l’approcher. Il ne se passait pas une récréation sans que nous ne nous lancions le défit, « cette nuit, j’irais à l’intérieur, demain je vous raconte ». Et le lendemain, celui ou celle qui avait eu le malheur d’en parler revenait vers nous, n’en parlait pas, n’aborder pas le sujet, jusqu’à ce que l’un ou l’autre de nous finisse par rompre le silence. « Alors tu y es allé ? raconte ». Et là, n’importe quelle excuse faisait office de réponse acceptable « non tu comprends, mon père hier m’a obligé à couper du bois avec lui toute la nuit » ou bien « j’y suis allé, mais juste avant que j’y rentre, le veux flic m’a vu et il m’a relâché que ce matin ». Toutes ces excuses, toutes invraisemblables, devant lesquelles nous hochions gravement la têtes car elles étaient toutes plus tangible que l’histoire d’Hervé. « Moi j’y suis allé cette nuit, j’ai été poursuivit par le zombie de Croyant en personne. Même qu’à un moment il m’a chopé l’épaule avec ses ongles griffus. » Et là de nous montrer une égratignure qu’il avait sur l’épaule en nous jurant que c’était la marque de Croyant. Hervé, le petit Hervé, gentil, mais menteur jusqu’au bout des ongles. Hervé, que nous avions charrié quelques années plus tard en lui rappelant cette histoire, en lui disant qu’on ne le croyait pas et qu’on savait bien que c’était un « mytho » et que s’il voulait vraiment prouver qu’il était pas une « tapette », fallait nous ramener un truc de la cave à Croyant. Excusez-moi si le vocabulaire que j’emploie ici, est un peu familier, mais je retranscris l’histoire telle que je me la rappelle. Et en ce temps où j’étais un enfant, il s’agissait de termes usuels et normaux pour des enfants. Hervé donc, qui disparût la semaine suivante… Chaque jour, il nous disait « j’vais y aller les mecs, c’te nuit ». Chaque jour on lui répondait « ouais bien sûr, on se retrouve devant la porte, pas de ‘blême ». Hervé qu’on a jamais retrouvé. Nous, on a pas tout de suite pensé à la baraque de vieux Croyant quand le lendemain Hervé était pas dans le car. On a pensé qu’il était malade, mais aucun de nous ne l’a ouverte avant la récrée. C’était une sorte d’accord tacite, Hervé était malade, on en a parlé vite fait et personne n’a parlé de l’éventualité qu’il soit allé dans la maison des Chats. Le soir venu, j’ai joué et j’ai plus pensé à Hervé, même si ma mère avait l’air préoccupé. « Non, ce soir tu as des devoirs, tu ne vas pas jouer dehors ». Le lendemain, ma mère m’a accompagné jusqu’au car. C’était la première fois depuis longtemps. J’avais un peu honte qu’elle m’accompagne comme ça, comme si j’étais un petit. J’avançais la tête basse quand j’ai vu les autres, avec leurs parents aussi pour la plupart. Tous avaient l’air inquiets. Ils ne voulaient pas parler, mais une fois dans le bus, on a tous su. On savait déjà tous quelques part de toute façon, mais nos peurs furent confirmées. Hervé avait disparu. Sa mère l’avait bordé et, le matin d’hier, il n’était plus dans son lit. Et depuis hier, la nouvelle s’était répandue dans la vallée comme une traînée de poudre. Un gamin avait été enlevé. Ce gamin, c’était mon voisin, normal que ma mère n’est pas voulu me lâcher d’une semelle depuis que j’étais revenu de l’école la veille. Nous, ce jour là, on a rien dit avec les autres, mais on pensait tous la même chose je crois. On pensait que c’était notre faute. Qu’Hervé, il avait voulu nous prouver qu’il n’était pas une « tapette », qu’il était parti dans la nuit pour la maison de Croyant… Et qu’il n’en était pas revenu. Mais comme un pacte intime, de ceux qui lient sans le dire des enfants de notre age, nous n’avons rien dit à nos parents… Jamais. Et Hervé n’est jamais reparu. On a jamais retrouvé son corps, il n’est jamais revenu. Des années plus tard, après que sa mère soit partie pour quelque endroit, fuir le souvenir de son fils, son père s’est tué en voiture en tombant dans le ravin. Il était devenu alcoolique après la disparition d’Hervé. Il n’attendait que ça, la mort ou le retour d’Hervé, même si pour cette deuxième hypothèse, il n’avait aucun espoir. Et cette histoire m’a hanté des années durant. Comment l’oublier ? Je passais près de cette maison chaque jour. Je faisais comme tout le monde, je faisais semblant de ne pas la voir. Et puis j’ai grandi, de l’école primaire je suis allé au collège puis au lycée. L’histoire était lointaine, un vieux souvenir d’enfance, une vieille crainte dont j’ai petit à petit perdu la netteté. Petit à petit, avec lui, j’ai perdu de vue tous ceux avec qui j’avais partagé ce secret. Les uns étaient partis, avaient déménagé, et les autres, comme eux entre eux, je ne leur parlais simplement plus. J’étais devenu très taciturne et solitaire après cette histoire sans m’en rendre compte. Les années ont depuis creusé mes traits, appuyé mes paupières. Il faut dire que cela fait bien dix ans que je n’ai pas dormi d’un sommeil profond. Car où que j’aille, voilà des années que dans mon sommeil, j’entends leurs miaulements et leurs griffes qui grattent le bois de ma porte.
Après le lycée, avec le bac, je suis partis à une centaine de kilomètre de la maison, pour faire mes études d’informatique. Je revenais environ un week-end sur trois. Quand je n’étais pas au village, je m’amusais, je profitais de l’existence, de mes nouveaux amis, des drogues, des fêtes, des femmes que je rencontrais. J’existais et je ne pensais à rien d’autre. Mais quand je rentrais à la maison, c’était toujours avec une crainte que je n’osais pas cerner. Comme si mon esprit bloquait de lui-même l’information qui lui faisait peur. Quand j’étais à la maison, je ne sortais pratiquement pas et surtout pas la nuit tombée. Ma mère s’en étonnée mais elle a toujours accepté mon excuse consistant à dire, et ce n’était pas faux, que je n’avais rien de mieux à faire en week-end que de me reposer et lire. Et puis il y a eu une nuit, différente des précédentes. Ma mère avait recueilli une chatte errante sept ans auparavant. À l’époque c’était encore une petite boule de poils tout juste sevrée et ma mère n’avait pas résisté à cette petite peluche grise tigrée. En seulement quelques minutes elle avait élu domicile dans notre cuisine où la « petite grise » et devenue rapidement notre touigi. C’est étrange comme un gamin qui ne fréquente plus aucun camarade depuis des années peut voir surgir en un animal une compagnie providentielle. Ainsi, cette chatte, je me suis mise à l’aimer et apprécier ça compagnie et quand j’ai quitté la maison pour suivre mon cursus, m’en séparer fut presque plus dur que de me séparer de ma mère. C’était pour ma mère que je revenais à la maison, vérifier qu’elle allait bien, qu’elle ne souffrait pas trop de la solitude. Mais c’est sans doute grâce à cette chatte que j’ai maintenu un rythme de visite fréquent. Touigi, Touigi qui venait se lover entre mes genoux quand je lisais dans mon lit sous le faible halo de lumière. Cette chatte, qui un soir, une nuit, gratta à la porte de manière furieuse. Cette chatte que j’ai poursuivi dans la nuit… Cette chatte que j’ai essayé d’empêcher de rentrer… Dans la vieille maison de Croyant…

--- Eleken,
Allez hop, un 2ème petit extrait de ma nouvelle pour la 4ème antho chez lulu :o),
Bon je dois aussi faire la couv' c'est vrai. Demain, à la même heure j'aurais terminé mon partiel (ouf) j'espère que ce sera bien passer... J'aurais du temps pour écrire la suite on dirait

samedi 9 février 2008

Cloverfield


Cherchez même pas, c'est vraiment à voir... Sorte de blairwitch project avec un gros monstre et qui fait pas peur... Mais une claque quand même
--- Eleken,
Exam quand tu nous tiens

vendredi 8 février 2008

Citation du jour

"J'ai dans la tête un morceau de cerveau,
Le reste est dans mon estomac"

--- Eleken,
blurp

jeudi 7 février 2008

Quelques news quand même

Bonsoir à tous le monde (ceux qui me croivent mort compris),
Je n'ai pas fait beaucoup de mise à jour ces derniers temps (contrairement à mes habitudes), mais je tiens à vous rassurer, cela tiens plus de surbooking ponctuel que d'une décision de laisser tomber mon blog (que nenni) et encore moins l'écriture (double que nenni). Je suis simplement en période d'examen, j'ai également un texte à terminer pour la fin du mois pour l'antho 4 de mon groupe d'écriture et je viens de terminer l'écriture de la v1 du Lac Rouge (18 mois de travail, 115 pages, applaudissement s'il vous plaît, et donc préparation de mon 1er recueil en cours cf. maquette couv si dessous :op). Donc voilà l'explication cqfd (comme dirait un ancien prof de math il y a bien longtemps). Alors bien sur, je vais probablement moins écrire sur mon blog dans les semaines/mois à venir, me recentrant sur des travaux plus ambitieux (Suite du Lac en gestation/description de la ligne de l'histoire, terminer mes 2 antho, recherche d'éditeur etc etc etc), mais je continurais à vous alimenter d'un texte,poème ou nouvelle environ une fois par semaine environ. Que ceux qui attendent l'épisode 6 de "nuit" se rassurent, il arrive, il arrive. J'aimerais respecter l'objectif d'une nouvelle par semaine, mais je me connais, il faut que je sois dans les conditions pour pondre un texte "bon" donc sans précipitation... Mais voilà, je suis vivant et j'écris toujours ;o) A très bientôt cher lectorat pour de nouvelles aventures.

Maquette de la couv de mon recueil de nouvelle number one à paraître (avant Mai j'espère :o))



--- Eleken,
Pas le temps de regarder la télé ou autre comme d'hab ;o)