dimanche 29 mai 2005

Ma description - Alex. :'o)

Alex est le spécialiste international informatique, le grand gourou de la micro, l'as des as du microprocesseurs, le champion du clavier, le génie de la programmation. Alex passe sa vie entre Pentium et Internet, parle le Gates couramment, comprend l'assembleur comme sa langue maternelle, capte instantanément Pascal et autres C++. Alex pense binaire, épelle l'alphabet AZERTY, n'écrit que sur disquette 3 pouces ½. Alex est le rêve des toute carte mère, il fait saliver les barrettes de mémoire, il rend jaloux les meilleurs slots 32 bits. Alex parle à son ordinateur comme vous à votre chien, lui fait faire n'importe quoi, empile les résultats informatiques brillants. Alex, enfin, est si doué en informatique qu'il arrive à comprendre occasionnellement un article de SVM.

Alex est grand. Il a le cheveu brun, huileux. La peau épaisse et mate. Le doigt boudiné. Alex, tous les soirs, plonge sur son ordinateur, bière d'une main, clavier de l'autre, souris commandée au pied droit. Alex mange. Son seul sport concerne ses doigts engourdis galopant au rythme des VB4, Turbo Pascal, Qbasic qui remplissent son disque dur. Son disque dur : la liaison entre Alex et sa machine et si étroite qu'ils ne font bientôt plus qu'un.
Le résultat d'une telle activité est remarqué par de nombreuses représentantes du beau sexe : elles trouvent Alex gros, lourd, boudiné ; elles n'entendent rien à ce qu'il dit, ne possédant la culture binaire nécessaire. Qu'il est difficile de dialoguer avec une personne ne s'exprimant que par une suite de zéros et de uns ! "Il est con", nous disent-elles, lorsque par hasard on leur en parle. Elles précisent même parfois : "il est moche". Il est vrai qu'Alex, du haut de ses cent kilos, n'est pas à proprement parler un play-boy.
Alex fait du sport, deux heures par semaine, se lançant avec délectation dans ce défouloir merveilleux qu'est la boxe française. Il préférerait, de loin, devoir affronter Mary sur un clavier que sur un tatamis, mais cette option n'est pas disponible au lycée. Car il trouve à Mary un défaut immense : il prétend qu'elle ne sait pas retenir ses coups. Il explique comment cette personne violente confond boxe française au lycée et boxe thaïlandaise sur un ring. Interrogée à ce sujet, Mary estime qu'il verra la différence le jour où elle tapera vraiment, et qu'il ferait lui-même bien de faire attention lorsqu'il envoie ses cent kilos, même doucement, sur quelqu'un...
Alex, pourtant, est très gentil ; c'est souvent le lot des simples. Il ne ferait pas de mal à une mouche, car il ne différencierait pas une mouche d'une lessiveuse : lui, ce qui n'est pas informatique... Il n'a pas inventé la poudre, redoutée des disques durs, ni l'eau chaude, honnie des ports série ; tout au plus aurait-il pu inventer des virus nouveaux, mais trop amoureux des galettes de silicium il refuse de les faire souffrir.
Alex est le fils spirituel de Bill Gates, autre grand de la micro-informatique. Comme lui, c'est un homme (?) borné, sûr de ses qualités et ignorant de ses défauts. Comme lui, il ignore le droit des autres. En France, existe une loi étrange nommée Informatique et Libertés. Avec un nom pareil, il est étonnant qu'Alex ne la connaisse pas par coeur ; force est pourtant de constater qu'il l'ignore totalement. Cette loi permet à tout un chacun de s'opposer à la transmission de données le concernant à toute personne ; elle vient donc renforcer une loi préexistante sur le droit à une vie privée. Alex, lui, ignore totalement cette loi. Un jour il discute avec Franck, amateur assombri d'informatique. Ils parlent de tout autre chose que d'ordinateurs : ayant entamé la discussion sur le thème des boulots estivaux, ils ont glissé jusqu'au joint que Franck y a fumé. Alex ne connaît pas les vertus calmantes du cannabis ; il est d'ailleurs persuadé de ne connaître personne qui connaisse. Il l'affirme péremptoirement : il n'y a pas de joints à Die.
Une jeune personne fort charmante, entendant cela par hasard, laisse tomber une phrase simple : elle ne se prononcera pas. "Quoi, il y a de la drogue ici ? Tu y as goûté, toi ?", demande-t-il alors à cette personne à l'agréable présence. Et elle devra palabrer avec lui un quart d'heure sur son droit à une vie privée, qui ne le regarde pas, avant que la sonnerie ne vienne lui donner définitivement raison. Alex est obstiné, et la transmission d'informations sur la vie privée de charmantes gens , susceptibles de leur attirer ennuis non négligeables, lui paraît suffisamment normale pour ignorer la loi française, et les droits de l'homme.
Alex a l'âme d'un révolutionnaire. Mort à l'autocratie de quelques uns ! Vive l'infocratie ! L'ordinateur roi, voilà son crédo ; Bill Gates maître de la planète, Apple première entreprise mondiale, IBM comme ministre des armées, AMD et Cirix à l'économie, et Intel à l'Education Nationale ! Voilà un monde de rêve. L'homme, asservi à l'ordinateur, les cerveaux programmés selon les trois lois : "il est interdit de nuire à l'ordinateur, on doit obéir à l'ordinateur, sauf si cela va à l'encontre de la première loi, on doit se protéger, sauf si cela va à l'encontre d'une des deux premières lois". Ainsi le monde tournerait bien. L'ordinateur, Alex en est persuadé, ne serait jamais aussi stupide que l'homme, et la puce informatique résiste à toutes les conditions qui détruiraient l'homme ; incontestablement c'est elle qui doit devenir maître de la Terre après l'homme, comme le bipède a succédé il y a quelque temps à Dieu.
Alex, enfin est croyant : comme Asimov (cf L'ultime question), il pense que l'ordinateur a créé le ciel et la Terre...

Cette description est sortie du cerveau brumeux de herisson26 (Franck pour les intimes) au alentour de 1996 (ca commence à vieillir). Je viens de retomber dessus par hasard, j'en ai les larmes au yeux tellement j'en rigole encore.

Al.
PS : Herisson , j'espère avoir évolué depuis ce temps, see you.

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