mercredi 26 septembre 2007

Sous le lit...

Quand j’étais petit, j’avais plein de peurs farfelues qui polluaient mon existence. Le serpent dans les toilettes, la sorcière dans le placard, les paupières collées au réveil, les loups la nuit dans la cuisine et tout un tas d’autre créatures qui peuplaient mes nuits de cauchemar. Parmi ces diverses créatures et effrayantes conséquence de mon sommeil, il y en a une qui m’a terrifié des années durant… Le loup sous mon lit. Je n’ai jamais osé en parler à ma mère ou à mon père, j’en ai peut-être parlé une ou deux fois à ma sœur, mais très honnêtement, je ne m’en rappelle plus. Tous les soirs, j’allais me coucher vers 20 heures, bisou papa canapé, bisou maman dans le lit, bonsoir petite sœur qui se couchait dans la chambre à coucher (cela me remémore d’ailleurs cette incessante lutte du « non, c’est elle que tu éteints en premier ») et ensuite… L’obscurité. Obscurité combattu uniquement par un appareil magique qui me sauva la vie toutes ces années… La Loupiote ! Et toutes les nuits ce même scénario. Je m’enfonce profondément dans le lit, m’assurant des pieds qu’aucun trou ne subsiste à l’exception d’un seul, devant ma bouche et un œil, rivé sur la Loupiote qui, doucement, éclairait ma terreur grandissante… Car systématiquement au bout de quelques minutes, une ombre furtive se glissait de sous le lit, sans un bruit, sans même un feulement. Le loup masquait sa respiration et ses yeux, mais sa forme noire, effrayante, ne pouvait m’échapper. Et alors, ma lutte pour la survie, ma lutte pour éviter de me faire dévorer, commençait. Le loup, très lentement, de la patte, commençait à cacher la lueur salvatrice. Je savais que s’il arrivait à faire l’obscurité complète, il pourrait se jeter sur moi, couverture ou pas couverture. Terrifié, j’avais élaboré une stratégie. Quand la Loupiote était à moitié voilée, je fermais les yeux, serrant très fort les paupières jusqu’à voir des éclairs rouges. Quand je les rouvrais, sans que je sus jamais pourquoi, le loup avait reculé, et rendu la lumière au petit garçon tremblant que j’étais… Et cela recommençais quelques minutes plus tard. Et cela, toutes les nuits, jusqu’à ce que je tombe de fatigue et je ne puisse plus lutter contre le sommeil. Et chaque matin, soulager de voir le soleil, je me réveillais, heureux de voir que le Loup ne m’avait pas mangé un pied ou une main qui aurait dépassé. Je sautais alors du lit, suffisamment loin pour éviter qu’il puisse me saisir de sa patte, et j’allais prendre mon petit déjeuner.

Bien sûr, je sais ce que vous pensez. Une peur bien bête, mes yeux se fermaient juste d’eux-mêmes et mes cils m’apparaissaient sous la forme d’une griffe dans mon demi-sommeil. C’est ce que je me suis dis aussi, plus tard quand j’ai été grand…
Les monstres ça n’existe pas…
Il n’y avait rien sous le lit…
Et comme vous, je me trompais…

--- Eleken,
Petite improvisation du mercredi matin :o)

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