vendredi 5 octobre 2007

Dans la nuit...

Si j’avais pu marcher… Mais je ne pouvais que me traîner, dans l’herbe humide d’abord, puis maintenant, plus profondément dans les bois, sur l’humus et les feuilles mortes qui me collaient aux mains et au visage. Mes doigts écorchés, mes paumes déchirées, je continuais, ralentissant le moins possible, à ramper… A fuir. Mais à fuir quoi, je ne le savais même pas. Cela me poursuivait, inlassablement, depuis tout à l’heure.
J’avais dormi sous ma tente cette nuit, j’étais parti avec une amie, camper dans la forêt, prêt de la rivière, un endroit que je connaissais bien pour m’y être promené quelques fois. Je m’étais endormi rapidement, éreinté par notre journée de marche… Nous dormions chacun dans notre tente… Je faisais un rêve, un rêve où il était question de pancake ou quelque chose du genre, quand j’avais été réveillé par ses hurlements. Je m’étais extrait aussi rapidement que possible de mon sac de couchage et de ma tente, pour me retrouver face à un spectacle surréaliste… Dans la nuit, noire comme l’encre, les étoiles cachées par des nuages bas, la petite clairière où nous avions établis notre campement était ravagée… La tente de mon amie, en lambeaux, et ses hurlements, qui s’éloignaient dans la forêt accompagné des craquements sinistres de branches brisées, comme si un monstre imposant se déplaçait dans la forêt. Je n’ai pas réfléchis une seconde, je suis partis dans les bois, j’ai couru à sa rescousse… Et puis ce son immonde, le gargouillis d’une femme en train de se noyer dans son propre sang pendant qu’une bête féroce la dévore. Un monstre implacable. Je me suis arrêté, dans le noir, soudain tremblant de frayeur… J’avais froid et peur… Et mon amie se faisait dévorer à quelques mètres de là…
Et c’est le même sort qui m’attend maintenant, j’ai fait demi-tour, j’ai fuit sans me retourner… Mais une fois au campement, je me suis pris les pieds dans les reste de la tente… Je suis tombé, et mon genou a heurté une pierre saillante… Je saigne énormément, et je n’arrive plus à marcher… Et ce bruit de pas, lourd et implacable qui s’approche de moi…
Depuis je fuis…
Depuis je rampe…
Et la bête approche… Pour me prendre, me dévorer… La dernière chose que je verrai sera ses crocs ensanglantés des bouts de chairs de mon amie… Les branches derrière moi s’affaissent… Je ne peux retenir le hurlement qui emplit ma gorge, quand la bête immonde plonge ses yeux mortels dans les miens…

--- Eleken,
Un week-end de paperasse en perspective

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