samedi 20 mai 2006

Ode à la constipation émotionnelle

Je dédis cet écrit à ceux et celles qui sous prétexte de contrôle, sous l’argument de la maturité se laisse enliser par la constipation émotionnelle. Qui n’a pas faillit exploser de rire devant cet homme, plus certainement que cette femme, qui fait des efforts insoutenables pour contrôler et refouler ces larmes qui luttent à la porte de ses paupières pour jaillir telle une armée mongole. Ne trouvez vous pas ridicule, ce manque de laissé aller, cette fausseté dictée par notre bienveillante société ou l’émotion et assimilée à une faiblesse, ou l’amour est remplacé par la consommation, ou l’épanchement est une faiblesse. Nous luttons, nous raillons les œuvre d’anticipation comme « Le meilleur des mondes » ou « 1984 », mais nous sommes irrésistiblement attiré par ce modèle, la société pour la société, l’Homme contre l’homme pour le bien être de l’ensemble.

Faites attention mes amis, car à vouloir contrôler la nature on finit par la perdre… Et une fois perdue, point de retour en arrière possible, une fois le cœur sec, il ne bat plus… Et quant le modèle social de l’homme et de la femme forte qui contrôlent leur vie et leur corps aura pris le pas sur notre nature, alors nous vivrons dans un monde qui n’apporte plus le mérite de vivre, sans souffrance et sans joie. Le sentiment contrôle notre peur, nous poussent vers l’avant pour survivre aux épreuves que nous lance la vie. Déjà, oui déjà trop peu d’épreuves nous avons à subir et dans l’immobilisme et la mort nous nous complaisons déjà.

A tous ceux et celles qui ont un jour retenue leur larmes, ou qui se sont maudit de n’avoir pas de raison « éducativement valables » de pleurer, je vous dis : « Arrêtez ! Pleurez ! » Car c’est de cette attitude, de ce savoir vivre là, et pas de celui que l’on nous radiodiffuse, que notre espèce pourra tirer sa force, celle de s’élever.


Eleken,

Une franche envie de pleurer pour celui qui a les yeux sec.

--- Il s'agit là de mon 500eme post sur ce blog,
avec mes remerciements pour m'avoir lu jusque là ---

4 commentaires:

Anonyme a dit…

mmmmmmmm

Nous sommes dans une société au contraire ou la pathos domine où l'indécence domine. C'est à celui qui s'ehxibera le mieux qui saura le mieux exprimer ses émotions ses sentiments, dans un épanchement qui oblige autrui à être un spectateur-voyeur.
Je trouve cela très sordide ce grand déballage. Oui aujourd'hui on est sommé de pleurer, de rire, de.... Et la pudeur, et le respect d'autrui précisément qui n'est pas obligé de supporter ce grand vacarme ?
Le plus bel exemple, notre cher petit écran.

Eleken a dit…

Moi je ne regarde pas la télé, je regarde autour de moi et je ne vois pas. Je ne vois pas de personne qui pleure dans la rue, tout comme je ne vois personne la soutenir dans sa faiblesse. Je vois par contre des individus, seuls, formatés, qui se ressemble tous et qui n'exprime rien. Que ce soit l'homme d'affaire ou le clochard, ils ont tous les yeux vides, l'âme brulé par la glace de l'inexpression.
Tu parle de grand déballage sordide, anonyme "mmmmmm" inconnue, mais de quoi est-ce que tu parle... Ou est-il ? Je ne le vois pas... Et je ne crois pas qu'une fiction audio-visuelle puisse compenser le manque dans la réalité.

D'autant plus qu'apparement tu ne saisi pas ce que je dis. Je ne parle pas de pudeur, de vacarme ou de cris. Je parle de dynamique, ce qui nous donne le sentiment d'être humain, qui nous pousse à bouger. C'est une critique de l'immobilisme, celui que tu redoute, pas celle de la commedie dramatique.
Si demain je n'exprime plus, alors je ne suis rien, et dans ce cas je ne vaut pas mieux qu'un caillou.

Anonyme a dit…

Pourquoi Eleken ne vois-tu rien dans la rue ?
Car la rue est un lieu de passage, précisément, lieu où chacun se fait le plus lisse possible. En société Eleken, en soirée, Eleken, avec des amis, Emeken, que vois-tu ?
Et regarde un peu plus attentivement, même dans les lieux publics. Je vois l'émotion moi, je vois les regards moi, je vois les sourires des gens et même leurs larmes.

MK

Eleken a dit…

Je parle d'émotion poignante, de vrai vague déferlante. Et point je n'en voit de vague, d'individu submergé par leur emotion. Edulcoré, aseptisé oui, mais pas vrai. Et cherche le malheur car il est de bon ton d'exprimer son bonheur, mais infame d'exprimer son mal être. Ou alors montre moi, mon moi ces rues ou les gens pleurent ouvertement, ou les gens se précipitent pour soutenir, ou les gens ne se cachent pas derriere un masque d'impassibilité. Je suis prêt à voir, alors montre moi, et je jugerai de mon erreur.

A bientôt M.

E.