lundi 26 novembre 2007

37 rue Buffardel, 8ème étage, chambre du mort, appelez le garçon

La pluie tombée en un rideau grisâtre sur le monde qui m’entourait. Je serais un peu plus les pans de mon manteau pour lutter contre le froid et le vent qui accompagné ce jour de fin d’automne. L’hiver s’annonçait froid contrairement à l’année qui venait de s’écouler. Je pressais entre mes doigts noueux le bout de papier dans ma poche. Mes articulations me faisaient mal, ce n’était pas un temps pour un vieil homme comme moi. J’avais déjà vu bien des morts et de temps passé dans ma vie. Alors pourquoi aujourd’hui, changer, me préoccuper de ce qui s’était passé. Je m’étais levé ce matin, comme chaque matin, avec mal dans chacun de mes os de vieillard. J’ai allumé la télé, je me suis préparé des biscottes beurrées pour manger avec mon chocolat chaud. La vie insignifiante et bien rodée d’un homme qui a vécu seul depuis trop longtemps. Un homme qui attend la mort sans se précipiter vers elle. Un homme que personne n’attend, que personne ne pleurera. Un homme sans famille.
J’étais attablé sur ma petite table en formica dans la cuisine, quand les coups ont résonnés contre la porte d’entrée. Je me suis levé et je me suis approché. Personne ne venais jamais frapper à ma porte, si ce n’est pour des livraisons ou parfois quelques démarcheurs. Mais la manière dont on avait frappé à ma porte m’avait tout de suite effrayé. Les coups s’étaient renouvelés, beaucoup plus faibles. Un son, quelque chose – quelqu’un ne pouvais-je m’empêchais de penser – glissait de l’autre côté… J’ai finalement décidé de ne pas rester là comme un vieil homme ridicule et tremblant. Alors j’ai ouvert la porte… Et son corps s’est effondré dans mon entrée. Sa peau était grise tellement il semblait exsangue. Ses veines étaient tranchées à ses poignets. Il portait un jean et un t-shirt ample. Il paraissait très jeune. Il m’a regardait dans les yeux. Il a ouvert la main et l’a difficilement tendu vers moi. Dans sa paume, il y avait un morceau de papier froissé. Il m’a regardé, implorant, effrayé par la mort qui venait. Il a tenté de dire quelque chose mais son souffle était déjà trop faible. J’ai pris le morceau de papier, sa main est retombée… Et une seconde après il avait disparu. Son sang, son corps. Pas de flash de lumière, pas d’évaporement ou quoique ce soit d’autre. Ce jeune homme, un instant avait était là, mourant, et l’instant d’après il n’y était plus. S’il n’y avait eu entre mes doigts ce morceau de papier froissé, j’aurais cru à une crise de folie. Je suis resté longtemps assis après cet épisode, tremblant en état de choc. Je ne comprenais pas, je n’arrivais pas à comprendre ce qui s’était passé. Qui était-ce ? Comment cela avait-il pu arriver ? J’ai finalement déplié le bout de papier et j’ai lu. « 37 rue Buffardel, 8ème étage, chambre du mort, appelez le garçon ». La rue Buffardel, à quelques centaines de mètres de mon appartement. Le numéro 37. Cela devait correspondre au numéro du vieil hôtel qui s’y élevait. Mais bientôt j’aurais la réponse à cette question. Je venais de tourner à droite sur le trottoir. Au-dessus de ma tête, l’écriteau bleu. « Rue Buffardel ». J’avançais, regardant les numéros défiler devant moi. Le 23. Le 27… J’avançais, un frisson de peur se répandant dans mon échine. Après le 35… Je suis arrivé devant lui.

L’hôtel. 37 Rue Buffardel. Je franchis le pas de la porte. Je ne devais plus jamais être le même jusqu’à ma mort après ce jour.

--- Eleken,
Je me sens comme un vieil homme,
même si j'ai la chance d'avoir une famille et des amis.
Il y a là une matière que je vais peut-être exploiter
pour une nouvelle

4 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est toujours dommage pour les fautes...

Eleken a dit…

C'est vrai que celui-ci, je l'ai pas particulièrement relu :op... Vitesse et précipitation que veux/voulez-tu/vous.

Mais je fais des efforts, même s'ils ne se voient pas ;)

Eleken

Anonyme a dit…

Si je peux rajouter une critique (contructive - forcément constructive...) : c'est, également, dommage pour le découpage en paragraphes...

Il n'empêche : il y aurai eu une suite, je l'aurai bien lue !!!

Eleken a dit…

Rire, bon sang c'est pas la première fois que je balance un bout de texte vite pondu comme celui-ci ici sans le relire... J'hésitais à en faire une nouvelle plus longue (entre 20 et 30000 car.), mais au vue de vos réactions (qui signifie votre intérêt) et bien je crois que je vais concrétiser le choix de le développer et donc d'y apporter une suite ;o) (et un retravail de ce 1er jet qui est de toute façon trop court, cela doit être plus long pour bien poser les bases psychologiques du personnage/narrateur)

Eleken,
En quête de son soi et de sa plume