vendredi 25 janvier 2008

Cher journal...

Cher journal,
Qu'est-ce que j'aimerais un jour pouvoir commencer à écrire cette phrase, cette phrase sans l'indécence du lecteur qui, avidement, émiettera mon existence pour y trouver quelques détails croustillants... Il n'y en a pas, de détails croustillants. Ma vie s'écoule, chaque jour, plus monotone que le précédent. Je me lève, je m'habille, je viens au travail avec un sourire que j'espère partager... Ce matin, ce sourire est resté lettre morte, planté sur un piquet comme ma tête ahurie ne comprenant pas. C'est très simple, je me sens seul et je suis seul. Le soir, seul, je parle, à un mur, à un morceau de bois, à une porte, à mes mains, à mon écran. Ils ne me répondent pas, ils ne voient pas... Pourquoi est-ce que hier, devant ce film, qui n'était pas fait pour pleurer mais pour rire, j'ai pleuré ? Parce que j'ai besoin de vider la souffrance, parce que j'ai besoin de croire à autre chose, parce que j'ai besoin de vivre... Pourquoi est-ce que ce matin, devant l'écran, je pleure ? Pas pour m'humilier, pas pour humilier, pas pour faire culpabiliser, pas pour faire peur, pas pour prier, pas pour demander, pas pour rien. Je pleure, parce que ce matin, plus qu'un autre ces derniers jours, j'avais besoin d'un sourire à partager, un simple sourire, de ceux qui me rappellent que dans le noir, même s'il n'y a plus de lumière, je ne suis pas seul, je ne meurs pas seul. Mais je suis seul, parce que, même s'ils sont là à m'entourer, ils ne sont pas là, même s'ils pourraient être là, je ne les appellent pas. Les autres, ils ont autre chose à faire que de supporter les gémissements d'un animal blessé qui meure, les autres, je ne leur demande pas de m'aider à mourir, les autres. Je suis seul, et finalement, c'est une chose qui ne change pas vraiment avec le temps. J'aime à croire que je n'ai besoin de personne, que parce que je n'ai pas eu la chance de connaître autre chose que la peur venant des autres, j'aime à vivre seul. C'est vrai, j'aime la solitude et j'aime la peur que me procure les autres... En même temps que je déteste. Déchiré entre deux pensées, deux envies, être proche... Et ne pas l'être.
Et voilà, encore une fois, mes paroles dépassent mon esprit, corrompent mes pensées. Je veux juste dire que je ne me sens pas bien, pas bien du tout. Il n'y a pas de bourreau, personne à blâmer, juste moi. Je me sens comme un insecte, misérable créature, rampant dans la monotonie, ne sachant et ne cherchant plus à la briser. Me laissant couler, aller, vers cette mort qui un jour me cueillera. Je me retournerais sur mes 70 ans de vie et je ne sourirais pas, car Non, je n'aurais rien accompli de ma vie qui mérite d'être écrit.


--- Eleken,
Je vais me faire témoin de Jehova et consommer du pastis en intraveineuse, qui sait, peut-être que ça me fera du bien.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

:=)