mercredi 18 octobre 2006

Lettre à Ania, Mercredi 18 Octobre, Empire des Francs

Et si…
Et si le monde était d’une beauté à vous couper le souffle.
Et si la vie était une plénitude de bonheur.
Et SI cette guerre n’avait jamais existé…

Je me suis promis chaque jour de ne t’envoyer que de belles nouvelles, d’heureuses diatribes et doux poème… Mais où dans la mort, la destruction, la charogne et la violence puis-je trouver la force d’une phrase qui n’en parle pas. Je sais que je t’impose ma souffrance et mon malheur par ces mots, mais sache que l’exprimer, savoir que quelqu’un, de cet autre univers qui fût le mien, lit mes lettres me permet de survivre à cette folie qui s’insinue chaque fois un peu plus jusqu’au fin fond de mon esprit tourmenté.

Comment ? Pourquoi ? Pendant encore combien de temps ? Ce sont les questions qui se rapporte à ma propre survie, celles qui me taraudent chaque jour où je me réveil sur mon lit de boue, dans ces vêtements trempés de sueur et de pluie que je porte sans les quitter depuis maintenant six jours de progressions continue. Le grand commandeur nous envoi des visio-messages réconfortants, nous encourages, nous dit que nous progressons rapidement sur les lignes ennemies et que, bientôt, le combat sera gagné… Que notre « grande » nation sera lavée de l’affront que nous a fait la république germanique. Mais je doute. Oui je doute que nous soyons lavé de l’affront d’avoir déclenchée cette guerre pour seulement cela. Un affront qui en lui même n’avait couté la vie que de quelques centaines de personnes. J’ai vu un millier de mort depuis que je suis ici, je n’ose imaginer le nombre de mort qui comble les fosses dans tout l’empire. J’ai honte pour ce pays auquel je prête mon sang de bien odieuse manière contre ma volonté d’individu.

Mes compagnons de fortune (ou d’infortune) ne sont pas de bien meilleurs humeur que la mienne. Nous appréhendons tous l’arrivé de l’hiver et les conditions dramatique qui vont encore nous tomber dessus. Hier un homme a déserté, Avant hier un autre encore. Celui de la semaine dernière a été retrouvé dans une ferme aujourd’hui. Pour « l’exemple », il a été émasculé devant nous et cinq minutes plus tard, agonissant il a été égorgé… Chaque balles est importantes aujourd’hui… Mais quelle barbarie.

J’ignore si tu reçois mes lettres, je n’ai pas eu de réponses depuis des mois… Mais ma situation avancée dans les lignes ennemies ne permet pas non plus au courrier de circuler facilement. Je ne suis même pas sur que tu es eu les miennes… J’ai espoir, c’est tout, de te revoir et de t’embrasser à nouveau...


...De te serrer dans mes bras et plonger mon âme dans tes yeux.

Alexis.

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