Je me délecte du son que produit son crâne en heurtant la surface carrelée des toilettes pour femme. L’endroit est exigu et j’ai tout juste la place d’étendre mes bras pour lui assener mes coups. Au quatrième choc, une gerbe de sang grumeleux se répand sur le mur. Elle émet un gargarisme mais ne se débat plus, les bras pendant je la retiens par les épaules. Un sourire carnassier étire mon visage quand je ne peux plus retenir mon rire dément d’emplir les lieux. Ce sang, rouge et noir, macule mes mains puissantes et meurtrières. Il y a dans l’air sa forte odeur cuivrée. Seule la lumière synthétique du néon gâche mon plaisir. J’aurais aimé la lueur d’une torche. Oui c’est cela une torche. Je la redresse, presque inconsciente, je chuchote à son oreille de simples paroles. Je sais que dans son état semi inconscient elle les entend. Je veux qu’elle ait peur, je veux qu’elle sache que je vais la tuer. Je lui explique ce que je vais lui faire… Quel plaisir de sentir sous mes doigts sa peau frémir de plus en plus fort. Mes mains tremblantes se déplacent sur son crâne, dans ses cheveux collés. De toutes mes forces, j’abats sa tête sur le rebord du lavabo. Le son produit, ce craquement suintant, cette déchirure, ce bruissement jouissif de la chair s’écrasant sous mes doigts. Des morceaux épars de chair et d’os s’égaillent autour de mes doigts, je ferme les yeux pour mieux profiter de l’odeur, de la sensation, du son qui s’échappe encore convulsivement de son corps agonissant. Alors que j’approche de l’extase, je sens la mort envahir ce corps que je tiens. J’ouvre les yeux et la regarde. Elle me dégoûte, puante, insipide, insignifiante, je la repousse sur le côté prêt de la cuvette. Je note cette ironie, c’est sa place, oui sa place. La haine qui avait quelques secondes refoulé en moi revient comme une tempête souffler sur mon âme.
Je sors des toilettes, chancelant, pris d’un soudain vertige. L’effort peut-être, le besoin sans doute. Trop de colère, trop de haine, je dois encore tuer. Je m’arrête pour contempler la scène. Tu es là et pendant que je m’occupais d’elle tu n’as pas chômé. Que tu peux être belle, ton visage habillé de cette moue démente, le regard fou palpitant de rage, haletante sous l’effort pour te contenir afin faire durer le plaisir. L’autre est à tes pieds, pleurant comme un gamin. Il t’en a fait baver alors tu fais durer le plaisir. Il est captivé par la bouche morte du flingue que tu agites devant ses yeux. Sa lèvre tremblante donne à son visage couvert de larme une note hilarante et pathétique. Je prends plaisir à voir dans quel état tu l’as mis. Le côté droit de son visage et en train de se colorer de violet et son arcade saigne abondamment. Je comprends aux morceaux de peau sanglant qui restent accrochés à la crosse de ton arme que tu t’en es servie pour lui « parler avec douceur ». Tu lui hurles dessus des insanités et lui assène des coups de pieds dans l’estomac et le gifle à plusieurs reprise.
Pendant ce temps, à côté de lui, gît le corps du dernier, il vit encore. J’admire ton travail, il gémit et tente de se traîner mollement sur le sol. Tu as sectionné sa colonne juste au-dessous des omoplates à l’aide d’un couteau à viande encore planté dans son corps. Comme il est pitoyable le petit richard qui, il y a quelques heures encore, nous traitait comme des inférieurs, comme des serviteurs. Je m’approche de lui, alléché par sa peur. Il lève vers moi ses yeux suppliants. Il crie quand je retire la lame son dos, un petit geyser de sang jaillit pendant une seconde de la plaie. Un gargouillis s’échappe de sa bouche. Tu y es allé franchement, tu as découpé avec tellement de violence que son poumon est perforé et se remplit de son propre sang. Je plaque sa tête sur le sol, je jouis de son impuissance et pose mon genou sur son dos en m’y appuyant de tout mon poids rendant ainsi la douleur qui lui parcourt le corps insoutenable. Il émet un long râle suppliant, mais le sang qui emplit sa gorge rend ses gargouillis incompréhensibles. Je plante alors la lame dans entre ses côtes afin de perforer l’autre poumon, il hurle malgré le souffle qui lui manque. Il mérite de crever comme un porc, il va saigner et se noyer dans son sang comme il le mérite. Je me relève et cesse de prêter attention à ses paroles noyées, ses râles de mourant, sa respiration sifflante s’échappant à la fois de son nez et des trous dans son dos. Je me concentre à nouveau sur toi.
Tu t’es lassé de jouer avec lui. À l’aide d’un ciseau, tu as coupé son oreille droite, et il s’est pissé dessus… Mais il est vraiment trop pitoyable maintenant. Tu lui envoies un dernier coup de pied dans les couilles mais je vois bien qu’il t’ennuie. Je perçois dans ton regard l’instant précis où tu décides de finir de jouer. Tu l’attrapes par les cheveux et le force à se redresser, plié en deux qu’il l’était, gémissant et pleurant. Te faisant face, le canon planté directement sur son oeil larmoyant il commence à bredouiller ce qui aurait pu passer pour des supplications larmoyantes si elles n'avaient été immédiatement couverte par le bruit de détonation, la scène illuminée par le flash de poudre, son crâne pulvérisé, le canon fumant, le mur couvert des morceaux de son cerveau déchiqueté. Il s'affaisse sur la moquette bleue déjà assombrie de nombreuses traces de sang… Et ce rire, ton rire, démoniaque, fou, délirant, effrayant qui s’élève et résonne dans la pièce comme les cloches annonçant les cavaliers de l’apocalypse. Mon sourire ne m’a pas quitté et s’élargit de te voir si heureuse. Cette folie qui t’habite, tu es merveilleuse, ma petite psychopathe. Je passe par-dessus le corps et viens te serrer dans mes bras. J’écarte une mèche de cheveux maculé et dépose sur ton visage, couvert du sang des autres, un baiser, caressant tes lèvres, empli de tendresse…
lundi 10 septembre 2007
Pause café
--- Eleken,
Un bout de texte inspiré par une phrase que je m'étais noté
il y a maintenant presque un an, j'ai d'ailleurs une nouvelle sur le même thème que je dois écrire depuis longtemps. J'utiliserais sans doute ce morceau comme base de développement.
Bon c'est pas finit et un peu trop rapide mais juste pour le plaisir je publies :oP
... :o)
Ecrit par Eleken à 23:57
Catégorie : Mes textes, Nouvelles
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