Ce soir la pluie a ruisselé sur mon visage, elle était annoncée. Par le vent et les gouttes qui, la route, parsemaient. De la poussière et des feuilles fouettaient mon visage de douce façon, assaisonné tout à la suite de cette eau qui commencait, s'amoncellait, sans parcelle, se préparait à tomber sur nos corps, sur la foule, sans volonté, mais avec soudaineté. Je marchais donc, simplement, de la fin de cette journée, humant l'air électrique, devinant l'orage qui s'approchait. Les ombres volaient par-dessous les nuages, les branches ondoyaient, pliaient sous la force de Fujin qui nous caressait de sa bonté. Puis le Kami sembla éternuer, se muer, m'envelopper. Je ne voyais plus les arbres, je ne voyais plus les autres, je ne faisais plus que ressentir, le vent sur ma peau, la pluie sur mon visage. J'ai humé cette odeur, mi-âcre, mi-douce, celle de la terre sur laquelle je marche. Cette terre qui s'abreuve, qui porte et qui parfois souffre. Cette odeur enivre mon âme. Je suis projeté dans un voyage de l'esprit, sous les tilleuls, sous les éclairs, dans l'enfance... L'orage est pour moi la liberté, la libération des forces et des éléments, la fin d'une après-midi trop brûlante, la venu de la fraîcheur bienveillante. La pluie se fait battante, combattante. Aidé du vent, elle s'insinue, se faufile, m'aveugle. Je ruisselle telle une montagne d'une multitude de courant minuscules. Je goutte... Et puis le Kami s'apaise, la pluie s'épuise. Je suis toujours là, debout... Je sourie...
--- Eleken,
Quand j'y pense, tout ça pour dire que j'ai pris une averse en rentrant :op
Quand j'y pense, tout ça pour dire que j'ai pris une averse en rentrant :op
3 commentaires:
Non, tout ça pour dire que vous êtes toujours là, debout...
Très juste ;)
Je viens de tomber sur ton blog par hasard, je trouve ce que tu écris très doux et très woufff... merci pour ces quelques minutes d'évasion loin de l'univers de mon bureau..
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