Le vent sur le rocher,
Le vent soufflait, arrachait la poussière qui s’y agrippe comme le désespoir et le chagrin sur la peau des hommes. Le soleil s’élevait haut dans le ciel vierge de tous nuages et frappait avec hargne le sol rocailleux de ce désert. Partout où se posait son regard, il ne voyait pas une ombre, pas une vie. Seuls les arbres morts et torturés accompagnaient chacun de ses pas et ses pensées dans ce voyage. Des jours qu’il n’avait même pas vu un oiseau, un charognard… Morts, eux aussi. L’homme portait son fardeau solitaire, luttant contre le désespoir pour faire un pas de plus. Non pas qu’il fût à l’agonie, il avait encore de l’eau et des vivres pour quelques jours, mais son esprit n’arrivait plus à lutter. Un vivant… Que ne donnerait-il pas pour croiser un être vivant. Il avait fui la ville car il ne supportait plus le regard et l’odeur des morts qui jonchaient les trottoirs… Mais ici, loin de tout, c’était encore pire.
Comment ? Pourquoi ? Il ne saurait sans doute jamais… Cela aussi, l’absence de nouvelle, d’explication, de solution, d’idée… Tout cela le privé d’espoir. Un soir, l’on se couche avec une vie misérable de mécanicien, cloué au pilori par les dettes et la bière… Le lendemain, tout ceci a disparu, s’est perdu dans les méandres de l’impossible… Le lendemain, la moitié de la ville gît sur le sol, la peau crevassée, les yeux blanc et terne… Le soir, les derniers qui marchaient encore tombent à leur tour… Et il n’y a plus personne… Que le silence… Que vient rompre le vent, charriant misère et odeur, déchet et… Rien d’autre. Ce même vent qui depuis des jours souffle sans cesse, tantôt le poussant, tantôt le freinant dans sa marche. Un homme seul, figure noire parmi les ombres du soir, éclat d’ébène le jour où le soleil semble aspirer toute trace de passé dans ces landes autrefois vertes et touffue. Un homme seul a le temps de se poser des questions durant une marche de plusieurs jours… Combien déjà ? Six… Non, sept jours qu’il marche. Au début, les corps, les carcasses de voitures étaient nombreux. Alors, il avait quitté la route pour ne plus devoir marché par-dessus tout ces gens. Il y a sept jours, les arbres mourraient eux aussi, leurs branches se courbaient, les feuilles tombaient, déjà sombres et brunes… Le deuxième jour, il n’y avait plus une seule feuille sur les arbres, une seule épine sur les pins. C’était comme si la mort avait frappé tous les êtres vivants, végétale ou animale, en ce même jour, puis était partie, laissant ici le vent finir de nettoyer ses méfaits. Que faire quand on est un homme seul ? Il marchait, vers le sud, vers la mer qui se trouvait à quelques centaines de kilomètres de la ville qu’il habitait. Au début, il avait crû que ce ne serait que l’affaire de quelques jours, mais maintenant, il se rendait bien compte qu’il n’avançait pas vite. Pourquoi ? Pour ne trouver que d’autres ruines ? D’autres morts ? Si seulement il avait vu quelqu’un ou quelque chose ? Si seulement le vent ne cessait de le harceler… Il ne cessait de se renforcer, de charrier, de poussait la poussière… Celle de la mort, comme un fidèle disciple, il répandait la poussière arrachée des corps.
Hier, il avait traversé un village. Le décor était le même que celui qu’il voyait depuis le troisième jour. Des troncs rabougris et secs, des corps en lambeaux… La peau déjà tannée et séchée par ce soleil de plomb, partait en poussière. Tout cela était bien trop rapide, il en avait conscience. Les corps auraient dû pourrir, mettre des jours, des semaines à se décomposer. On aurait dit que cela faisait des années qu’ils étaient là, brûlés… Il avait ouvert la porte d’une épicerie, tout le monde était mort si vite que rien n’avait fermé… Il y avait un homme et un enfant étendu sur le sol. Leur état était le même que les corps dehors… Rongé, desséché… Sur les étagères, il trouva des bouteilles d’eau et des paquets de biscuit dont il se nourrissait depuis. S’il avait survécu, d’autres aussi, pensait-il pour survivre, pour continuer à se battre contre l’envie de plus en plus présente de s’allonger sur le sol et de se laisser mourir… Une pensée qui avait de plus en plus de mal à combattre le décor qu’il traversait. Il avait même gratté le sol, tenté s’y déloger quelques insectes ou lézard… Mais là aussi tout était mort… Un virus ? La fureur de Dieu ? Une arme nucléaire nouvelle ? Comment savoir ? Il ne savait rien et cette absence le détruisait de l’intérieur comme ce qui avait tué tout le monde. Vivre ? Pourquoi ? Pour ça ? À la vitesse où tout disparaissait, où le vent rongeait les corps et bientôt les ruines, il ne resterait pas vivant plus de quelques mois de toute façon...
Le vent soufflait, arrachait la poussière qui s’y agrippe comme le désespoir et le chagrin sur la peau des hommes. Le soleil s’élevait haut dans le ciel vierge de tous nuages et frappait avec hargne le sol rocailleux de ce désert. Partout où se posait son regard, il ne voyait pas une ombre, pas une vie. Seuls les arbres morts et torturés accompagnaient chacun de ses pas et ses pensées dans ce voyage. Des jours qu’il n’avait même pas vu un oiseau, un charognard… Morts, eux aussi. L’homme portait son fardeau solitaire, luttant contre le désespoir pour faire un pas de plus. Non pas qu’il fût à l’agonie, il avait encore de l’eau et des vivres pour quelques jours, mais son esprit n’arrivait plus à lutter. Un vivant… Que ne donnerait-il pas pour croiser un être vivant. Il avait fui la ville car il ne supportait plus le regard et l’odeur des morts qui jonchaient les trottoirs… Mais ici, loin de tout, c’était encore pire.
Comment ? Pourquoi ? Il ne saurait sans doute jamais… Cela aussi, l’absence de nouvelle, d’explication, de solution, d’idée… Tout cela le privé d’espoir. Un soir, l’on se couche avec une vie misérable de mécanicien, cloué au pilori par les dettes et la bière… Le lendemain, tout ceci a disparu, s’est perdu dans les méandres de l’impossible… Le lendemain, la moitié de la ville gît sur le sol, la peau crevassée, les yeux blanc et terne… Le soir, les derniers qui marchaient encore tombent à leur tour… Et il n’y a plus personne… Que le silence… Que vient rompre le vent, charriant misère et odeur, déchet et… Rien d’autre. Ce même vent qui depuis des jours souffle sans cesse, tantôt le poussant, tantôt le freinant dans sa marche. Un homme seul, figure noire parmi les ombres du soir, éclat d’ébène le jour où le soleil semble aspirer toute trace de passé dans ces landes autrefois vertes et touffue. Un homme seul a le temps de se poser des questions durant une marche de plusieurs jours… Combien déjà ? Six… Non, sept jours qu’il marche. Au début, les corps, les carcasses de voitures étaient nombreux. Alors, il avait quitté la route pour ne plus devoir marché par-dessus tout ces gens. Il y a sept jours, les arbres mourraient eux aussi, leurs branches se courbaient, les feuilles tombaient, déjà sombres et brunes… Le deuxième jour, il n’y avait plus une seule feuille sur les arbres, une seule épine sur les pins. C’était comme si la mort avait frappé tous les êtres vivants, végétale ou animale, en ce même jour, puis était partie, laissant ici le vent finir de nettoyer ses méfaits. Que faire quand on est un homme seul ? Il marchait, vers le sud, vers la mer qui se trouvait à quelques centaines de kilomètres de la ville qu’il habitait. Au début, il avait crû que ce ne serait que l’affaire de quelques jours, mais maintenant, il se rendait bien compte qu’il n’avançait pas vite. Pourquoi ? Pour ne trouver que d’autres ruines ? D’autres morts ? Si seulement il avait vu quelqu’un ou quelque chose ? Si seulement le vent ne cessait de le harceler… Il ne cessait de se renforcer, de charrier, de poussait la poussière… Celle de la mort, comme un fidèle disciple, il répandait la poussière arrachée des corps.
Hier, il avait traversé un village. Le décor était le même que celui qu’il voyait depuis le troisième jour. Des troncs rabougris et secs, des corps en lambeaux… La peau déjà tannée et séchée par ce soleil de plomb, partait en poussière. Tout cela était bien trop rapide, il en avait conscience. Les corps auraient dû pourrir, mettre des jours, des semaines à se décomposer. On aurait dit que cela faisait des années qu’ils étaient là, brûlés… Il avait ouvert la porte d’une épicerie, tout le monde était mort si vite que rien n’avait fermé… Il y avait un homme et un enfant étendu sur le sol. Leur état était le même que les corps dehors… Rongé, desséché… Sur les étagères, il trouva des bouteilles d’eau et des paquets de biscuit dont il se nourrissait depuis. S’il avait survécu, d’autres aussi, pensait-il pour survivre, pour continuer à se battre contre l’envie de plus en plus présente de s’allonger sur le sol et de se laisser mourir… Une pensée qui avait de plus en plus de mal à combattre le décor qu’il traversait. Il avait même gratté le sol, tenté s’y déloger quelques insectes ou lézard… Mais là aussi tout était mort… Un virus ? La fureur de Dieu ? Une arme nucléaire nouvelle ? Comment savoir ? Il ne savait rien et cette absence le détruisait de l’intérieur comme ce qui avait tué tout le monde. Vivre ? Pourquoi ? Pour ça ? À la vitesse où tout disparaissait, où le vent rongeait les corps et bientôt les ruines, il ne resterait pas vivant plus de quelques mois de toute façon...
--- Eleken,
Bout de texte écrit ce jour et si j'arrive à le finir
(20000c. quand même sur le thème du vent) avant la fin de la semaine,
qui sera proposé à la revue Monk, on verra bien :op
(20000c. quand même sur le thème du vent) avant la fin de la semaine,
qui sera proposé à la revue Monk, on verra bien :op
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